Grand poème , encore écrit lors de ma période méga-has-spleen...
Bref, aujourd'hui, je suis plutot genre méga-has-been.
Bonne Lecture !
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Un long temps s'est écoulé,
Depuis le jour où tu es partie,
à jamais loin de mon être.
Mon coeur, toutefois,
Est resté en arrière,
Attaché à l'objet aimé.
Le ciel, de l'orient au couchant,
Gronde et se répercute en échos.
Des nuages, lentement,
Défilent sur le paysage de mon âme,
En proie aux douloureuses pensées
Vers l'objet aimé.
Des larmes, parfois,
Baignent mon visage.
Mes pensées fustigent mon cerveau d'un amour brûlant,
Un amour que tue la séparation, et qui jamais ne meurt.
Je ne verrai donc plus ton image que par la pensée,
Ton image adorée, indélébilement fixée à mon coeur ?
Ton absence étreint mon coeur d'une étreinte fort dure.
Par un feu torturant me brûlant nuit et jour,
J'oublie, en ma douleur, même la nourriture,
Et mon coeur alangui s'épuise au mal d'amour.
Mon esprit reste lié à toi,
Mon coeur qui t'aime te reste attaché.
Ô toi au corps doré, comme un fruit mûr à point,
Puisses-tu penser à moi !
En vain je m'efforce de me mettre debout,
Et de reprendre connaissance,
Mon esprit demeure séparé de mon corps;
Je chancelle, fou de ton abandon.
Ô douleur indicible et muette,
Lorsque les légers flocons de coton
Parsèment et blanchissent le ciel,
Au milieu de la saison,
Lorsqu'un vent léger m'apporte
Les douces senteurs de la nature,
Mon coeur s'en va vers toi,
Et je t'aime mille fois plus.
Le vent du troisième mois qui finit,
Souffle sur les jeunes feuilles;
Depuis combien de temps m'as-tu quitté ?
Ton incomparable beauté t'a-t-elle déja attiré de nouvelles amours ?
Ne penses-tu pas aux moments où nous étions ensemble,
Où je te comblais de caresses ?
Ô ton corps si jeune et si beau, ta gorge si pleine !
Où sur cette terre,trouveras-tu un amour comparable au mien ?
Quand je te prenais sur mes genoux,
Ton corps s'abandonnait,
Ta chevelure ornée de bijoux,
Tes doigts ornés de bagues,
Quand je passais mes mains sur tes épaules,
Un sourire fleurissait sur ta bouche;
Un frisson de bonheur alors me parcourait.
Que tu étais belle,
Avec ta chevelure, si abondante et si brillante !
De toutes les femmes de ton âge et de ta race
Que j'ai vues dans les trois mondes,
Qu'aucun mauvais plaisant ne vienne dire
Qu'il y en a qui te sont comparables !
A cette heure, Ô toi, ma compagne,
Où es-tu ? avec qui es-tu ?
Penses-tu encore, si peu, à moi ?
Ou comblée d'honneurs et de fortune,
Passes-tu ton temps à t'orner et t'admirer,
Embarassée du choix de mille seigneurs qui t'adorent ?
Songes-tu encore à moi,
Qui suis malade de trop penser à toi ?
Matin et soir, je touche à peine aux repas.
Quand je me souviens des moments
Où tu étais avec moi,
Ma gorge se serre,
Et les aliments me sont des poisons;
Je ne puis rien avaler !
Que n'es-tu une chose,
Que je puisse garder dans la bouche,
Pour ne jamais m'en dessaisir !
Le malheur s'est abattu sur nous,
Nous nous sommes séparés.
Mon coeur vit de ton image,
Et se délecte de ton parfum perdu.